LA LUNE NOIRE :
UN POINT SUR L'HISTOIRE D'UN
SYMBOLE ASTROLOGIQUE*
QUI A SURGI AU DEBUT DU XXEME
SIECLE
N'en déplaise aux esprits qui voudraient
faire de l'astrologie une "science morte" et à
jamais figée dans ses dogmes premiers, comme il
existe des langues mortes, l'émergence de la Lune
Noire montre à l'inverse la vivacité de
cette science qui n'a pourtant pas manqué
d'ennemis historiques pour chercher à la tuer. En
tant que "science de la psyché" évoquant le
lien qui relie l'homme au "grand tout", il faudrait que
le monde aie définitivement perdu son âme
pour que l'astrologie ne poursuive plus son
évolution via son discours et donc son
"logos".
Il est un fait que le sujet de la Lune Noire a
émergé de façon assez récente
dans le discours et la connaissance astrologique, si l'on
sait que cette science est multimillénaire. La
littérature astrologique n'a en effet
commencé à aborder la symbolique du second
foyer de la Lune, qu'avec Don Néroman dans la
première moitié du XXe siècle,
précédé par Sepharial, à une
époque où l'on appelait encore "Lune Noire"
un mythique second satellite de la Terre qui ne fut
jamais repéré par les astronomes mais dont
une lointaine tradition sumérienne
prétendait l'existence. Astrologue et
ingénieur, ce dernier en avait "prédit"
mathématiquement l'existence. Les premiers
auteurs/chercheurs traitant sérieusement du sujet
sont tous nés au début du XXème
siècle mais pour beaucoup, ils n'ont fait
paraître leur réflexion qu'à la fin
de ce siècle.
Les auteurs de l'époque, encore tout
imprégnés de l'ésotérisme du
siècle passé, mêlèrent
spontanément sa symbolique à celle de
Lilith dont le thème, avec celui d'Isis,
était très présent dans les milieux
ésotériques, poétiques et
littéraires de la fin XIXème. Ceci en
relation avec la Kabbale qui mit au goût du jour
Lilith, la première femme d'Adam, rebelle et
sulfureuse. Et les débuts de l'Egyptologie avec
les découvertes de Champollion pour ce qui
concerne le culte d'Isis.
Gérard de Nerval (pour la France mais dans ses
oeuvres inédites), Aleister Crowley **(pour
l'Angletterre) firent en effet de Lilith leur
thème de prédilection et leur source
d'inspiration, parmi d'autres, dont Victor Hugo qui, dans
"La Fin de Satan" associe lilith à Isis.
Issue de cette culture judeo-chrétienne, elle
évoque la vision "obscure" de la femme,
associée à une pulsion sexuelle coupable et
vécue dans l'interdit. Elle était alors
associée à la femme "sexuellement
inaccessible", entraînant fatalement vers "le mal".
Nécessairement pleine de "magie noire" et de
"sorcellerie", selon l'image envoûtante de "la
vamp", version glamour et plus actuelle de la
sorcière d'antan.
On peut en effet voir dans cette première
approche, la résurgence d'un certain paganisme,
faisant flamboyer la "femme brûlée" et
revivre la sorcière dans les esprits. Ces
derniers, encore contrits de tant de siècle
intolérants et d'une inquisition exerçant
sa violente autorité sur les âmes,
projetaient encore "le mal" dans la Lune Noire, que l'on
appelait alors encore Lilith. Sauf les courants
néo-paiens, qui loin de toute notion d'interdit,
perpétuaient secrètement une ancienne
tradition de sorcellerie toujours vivace en occident. Et,
ce, particulièrement dans les pays anglosaxons (la
fête d'Haloween récemment
réactualisée est la manifestation de cette
survivance païenne).
Durant tout le XXème siècle on continue
de la percevoir de cette façon obscure et
infernale. Des auteurs telles que Joëlle de
Gravelaine, l'évoquant sous la forme d'un "vagin
dentelé" et Jacqueline Aimé, l'associant
à Hécate, poursuivant l'inspiration du
poète Jean Carteret, la traiteront essentiellement
sous cet aspect avec des ouvrages parus en 85 et 91 sous
le titre "Le Retour de Lilith" pour la première.
Ou bien "La Lune Noire, Un Monde Interdit" pour la
deuxième.
Georges Ruchet, le premier, dès 1985, n'y verra
qu'un simple "Axe métaphysique", commençant
ainsi à clarifier le sujet, tandis que Jacques
Coutela, leader du mouvement de sorcellerie
néo-païen de la Wicca française,
l'obscurira davantage. Son livre, paru en 1987,
maîtrise bien peu le sujet par absence de
profondeur philosophique, mais il oeuvre clairement,
peut-être sans le savoir, dans la continuation de
la pensée magico-sexuelle d'Aleister Crowley. On
voit dans cette approche la survivance d'un occultisme
sexualiste dont la Wicca, originaire de l'île de
Man, perpétue les "initiations" en sorcellerie,
pratiquant encore le sabbat au sein de leur organisation
(l'un comme l'autre, entraînés par leurs
démons auxquels il avaient bien complaisamment
cédé, n'ont pas eu une fin bien
lumineuse...)
Mon ouvrage, paru pour la première fois en
1991, marque une rupture complète avec ces
approches pré-révolution féministe
et sexuelle. Ayant 6 ans en mai 68, je vis la
nécessité de revisiter la symbolique de la
Lune Noire et d'en réactualiser le discours. Paru
tout d'abord sous le titre "Comprendre la Lune Noire, une
approche démythifiée, pratique et
positive", je m'emploierai à extirper la Lune
Noire de la sulfureuse gangue fantasmagorique,
liée à une vision de la femme
révolue et un carcan de morale catholique qui
n'était plus d'époque. Ceci pour
démontrer que la Lune Noire, dans une optique
jungienne des choses, participe essentiellement au
processus d'individuation. Finalement, liée au
karma, elle doit jouer son rôle de "défi
karmique de transmutation" pour mener l'individu à
l'éveil et donc "la libération". J'y montre
que si l'observation de notre sexualité -et de ses
éventuelles déviances- peut "guider" ce
cheminement inconscient, la sexualité en
elle-même n'est en rien prônée comme
une fin en soi ou une pratique initiatique, comme c'est
le cas dans les mouvements sexualistes issus du paganisme
ou des bacchanales grecques.
Les vraies doctrines traditionnelles ne refusant pas
la sexualité et incitant à y voir une
"source d'éveil" conduisent TOUTES à
inviter "le dévôt" à une
élévation et une sublimation de son
désir sexuel et charnel. A faire passer la
"pulsion désirante" à l'Amour
spiritualisé. C'est à dire à
élever les çakras inférieurs au
niveau de celui du Coeur, tout d'abord, en
développant la capacité d'amour et de
dévotion, puis au cakra couronne, dans une logique
ascensionnelle orientant la sexualité vers la
transcendance et non la reproduction. Nous sommes donc
loin d'une incitation à assouvir bestialement tous
ses désirs comme le prône le courant de
"libération sexuelle". Ce n'est pas la
sexualité qu'il faut libérer : c'est
l'âme. Puisque sur ce chemin, il est question de
"reconnaître la bête" (nos démons,
notre "ombre") et de la dompter (au lieu de la refouler
comme le prône la voie catholique qui "coupe" et
sépare l'individu de son corps).
Approchée de façon théorique mais
aussi pratique, l'incidence très active et
concrète de la Lune Noire dans le thème est
explorée dans mon ouvrage, démontrant
l'importance "technique" de l'intégrer dans la
lecture du thème astrologique pour faire surgir
à la conscience la problématique
existentielle de l'individu. Laquelle, comme je le
précise, peut entièrement "refouler" les
énergies planétaires du thème si
elle n'est pas tout d'abord démasquée dans
son éventuelle entreprise de "sournois
sabotage".
Cet ouvrage, le premier de mon oeuvre, inaugure la
série des 4 ouvrages que je ferai paraître,
comme fruit d'un travail d'élaboration d'une
science astrologique du XXIème siècle. Une
astrologie novatrice, réintégrant le karma
dont la doctrine fut refoulée dans
l'ésotérisme par des siècles de joug
catholique.
Bien que Don Neroman, relie spontanément la
Lune Noire au Dragon (noeud lunaire) dès sa
première approche, il manquait à ce dernier
(et à ses successeurs m'ayant
précédé) la résurgence de
cette vision traditionnelle et spirituelle de la
réincarnation pour articuler un propos
réellement cohérent sur la fonction de la
Lune Noire dans le thème. Si mon ouvrage fait
dorénavant référence sur le sujet
c'est sans nul doute parce qu'il est le plus
fidèle à l'intuition première de Don
Neroman situant, techniquement, un lien évident
entre la Lune Noire et les Noeuds de la Lune. La
pièce manquante du puzzle était enfin
là...
Notons que selon ce qu'en rapporte Didier Racaud, Don
Neroman, s'associait à Georges Antarès (qui
fut mon maître "livresque") pour déplorer
que les astrologues aient perdu le sens sacré de
leur science... Et il est un fait qu'avec l'Astrologie
Karmique telle que je l'enseigne, elle retrouve
précisément sa dimension spirituelle et
sacrée perdue... Et ce, au sein même de
notre culture chrétienne.
A ma suite, des auteurs canadiens, Marc
Bériault et Renée Leboeuf continueront de
promouvoir une vision évolutive de la Lune Noire,
soulignant son rôle fondamental dans
"l'individuation", selon la psychologie jungienne vers
laquelle mon ouvrage avait déjà
orienté le lecteur. Ceci, sans
nécessairement intégrer le karma mais
ouvrant sur une approche chamanique pour ce qui est du
livre de Marc Bériault.
On trouve autour de Lilith toute une prose nettement
plus obscure et sulfureuse sur laquelle le dossier
agencé par Daniel Giraud** fait en quelque sorte
un point. Il faut voir en cela le fait que "la
révolution", féministe et sexuelle, n'est
pas encore parachevée en termes d'évolution
humaine et d'initiation collective. Le sujet reste donc
encore bien souvent "confus", dans des esprits peu
éclairés pour lesquels elle joue alors un
peu le rôle d'un fourre-tout fantasmatique. En
effet, pour beaucoup la Lune Noire n'est encore qu'un
sujet fascinant ou inquiétant, qui reste à
élucider. "Monde interdit", "Vertige de l'Absolu",
"interprète du noeud originel" tous ces
sous-titres associés au sujet continuent d'en
montrer le caractère "enigmatique" que je
soulignais dès 1991 en voyant en elle le lieu
"d'une quête et une enquête qui restait
encore à mener...".
Pour ma part, cela m'a mené à
réintégrer le karma dans ma pratique de
l'astrologie et à faire ainsi, dans les pas de
Jung, "un pont" avec la sagesse orientale pour une
astrologie enfin "universelle". Laquelle s'impose tout
bonnement au bon sens à l'heure de la
mondialisation et d'une réconciliation entre
orient et occident...
ASTRONOMIE DES
ASTROLOGUES
Sur un plan astronomique, Lilith fut un temps
confondue avec un satellite de la terre, puis avec un
astéroïde parmi ceux, nombreux,
découverts au XIXème siècle.
Il faudra attendre Jean Billon, avec son ouvrage
"l'Univers des astéroïdes" auquel je ferai
écho dans son ouvrage dès 1991, pour
définitivement ne plus confondre
l'astéroïde Lilith, avec le second foyer de
la terre en relation avec l'orbite lunaire : la Lune
Noire des astrologues****.
Notons que concernant l'émergence d'un nouveau
regard sur la femme : les astéroïdes y font
largement écho. Mais ils ont
l'inconvénient, par rapport à la Lune
Noire, de "morceler" la femme, au lieu de la
réunifier.
Il faut voir en cela l'inversion du mythe d'Isis et
d'Osiris. La femme n'ayant pas rencontré Osiris,
celui qui "pèse les âmes" comme le dit
Joëlle de Gravelaine, mais que l'on peut voir comme
sa simple "âme soeur", vit son propre
"morcellement" plutôt que son retour vers
l'Unité Originelle.
Evoquant les divers aspects du divin tels que
vécus et manifestés au cours des temps et
des cultures, les astéroïdes ne font
écho qu'à un être morcelé et
non pas encore réunifié par l'Amour...
C'est la Lune Noire qui guide l'être vers sa
réunification...
Ne surtout pas confondre, donc,
Lilith et la Lune Noire
Néanmoins, ceci ne fait que conforter la
nécessité de bien séparer la Lune
Noire astrologique du mythe de Lilith. Mythe que l'on
peut considérer comme étant à
l'origine de ce "morcellement" du féminin, comme
pendant au morcellement du masculin auquel il fait
miroir.
On le sait, le syndrôme des
"personnalités multiples" est une pathologie
clairement identifiée par la psychanalyse.
En l'inscrivant comme actrice majeure de l'astrologie
karmique en tant qu'outil de la nécessaire
transmutation des empreintes et mémoires
karmiques, je réinscris la Lune Noire dans une
logique réincarnationniste très
présente dans la pensée kabbaliste qui
adhère à cette vision des choses, mais, ce,
pour démontrer que loin de ce que voudrait nous
enseigner la tradition judéochrétienne,
elle peut être l'artisan de la "libération"
du cycle des réincarnations, tandis que toute la
pensée biblique l'a rendu responsable de "la
Chute" (dans le cycle des réincarnations,
précisément).
En outre, tout mon propos s'articule sur une vision
taoïste qui, loin de toute révolte
féministe considère que la
problématique féminine appartient à
la psyché des hommes comme des femmes, chaque
individu étant intimement constitué de ces
deux polarités. La sexualité, dans ce
contexte, ne fait que le trait d'union. Cette
sexualité ne devient "perverse" qu'en raison du
déséquilibre de ces deux polarités
en l'être ou du déni/refoulement de cette
aspiration légitime à la complétude
et à l'équilibre intérieur source de
bien-être et de plaisir.
Ainsi est-il tout aussi urgent pour la femme que pour
l'homme de "transmuter" cette Lune Noire qui la conduit,
sinon, à vivre sa féminité sur un
mode tout aussi "obscure" que l'homme.
On ne peut que faire le constat, sinon, d'un
excès de valeur masculine menaçant pour la
fécondité naturelle de la planète et
source de déséquilibre. Et il appartient
à la femme, principalement, de renouer avec les
valeurs féminines afin de faire mentir la Lune
Noire réputée pour être
stérile et source d'hécatombes.
Ce n'est qu'en raison du "refoulement" induit par des
siècles de violence historique que la femme en est
venue à dénier sa profondeur douce et
aimante, afin de survivre dans un monde dur et
compétitif.
Tant qu'elle reste dupe du mythe trompeur de Lilith,
la femme pense se "retrouver" parmi les Déesses
éparses des astéroïdes. Or, ils ne
font en réalités que parler des divers
aspects d'une seule et unique divinité dans sa
polarité féminine. Les
astéroïdes, dans cette optique, ne seraient
que les cailloux du Petit Poucet l'invitant à
retrouver le chemin de sa féminité-source
en son propre cosmos/inconscient.
A cet égard, affronter lucidement la
problématique de la Lune Noire apparaît
comme un souhaitable raccourci.
Il faut noter qu'en occident au moins, nous avons
connu un long temps de paix, un univers
matériellement plus facile. Et si la femme
"libérée" peut enfin prendre une place, il
paraît impératif que cela ne soit pas au
détriment de sa féminité en se
montrant plus misogyne encore que l'homme, ou bien trop
assujettie au désir de lui plaire pour incarner
une "vraie" femme qui serait libérée de la
vision fantasmatique que l'homme peut en avoir. Cette
femme là sera nécessairement non
authentique.
L'ignorance de "nos profondeurs" concerne tout aussi
bien l'homme moyen que la femme. Prendre le temps de se
connaître et de s'étudier en profondeur peut
être considéré comme une attitude
"féminine", dans un monde allant toujours plus
vite, toujours plus loin, animé par la seule
rivalité compétitive.
Moins on s'accorde le droit à cette apparente
"passivité" de la pensée et de la
réflexion, plus on court dans une constante fuite
en avant, où l'homme ne fait que "rejouer"
l'impératif psychologique d'une libération
du masculin face à la mère, qui, en le
gardant jalousement prisonnier d'un état
infantile, empêche ainsi la naissance d'un Homme
véritable.
Ainsi, dans un jeu de miroir réciproque et
déformant hommes et femmes se piègent
mutuellement dans un état régressif,
plutôt qu'évolué.
En effet, là où l'homme croit "avancer",
il ne fait en réalité que fuir... Fuir une
emprise maternelle obscure face à laquelle il ne
parvient pas à s'affirmer vraiment, restant dans
l'indétermination et
l'indifférencié. Là où la
femme se sent "bafouée", elle ne réalise
pas que c'est le miroir de sa propre propension à
renier sa féminité authentique ou à
la vivre sur un mode archaïque compulsif.
L'emprise d'un archétype
millénaire
Si Jung, dans l'ouvrage "LA REALITE DE L'AME - 1.
Structure et dynamique de l'inconscient (paru à la
Pochothèque) nous rappelle que l'archétype
de notre monde actuel est celui de "la Mère et de
l'Enfant", soit d'un Eternel Féminin qui n'aurait
toujours affaire qu'à un Puer Aeternus (et donc un
éternel enfant), c'est bien le fait d'une
féminité qui n'a pas conduit l'Homme
à l'âge adulte et accepté de couper
le cordon.
Alors, oui, le féminin continue d'être
perçu comme obscure, dévorant,
régressif pour l'homme qui n'a de cesse d'en fuir
le danger d'absorption/annihilation. De là,
quantité de malentendus psycho-affectifs. De
là, aussi, une nature perçue comme hostile
et "dangereuse" que l'on n'a eu de cesse de soumettre et
de dompter, jusqu'à sa surexploitation et la
naissance, en réaction du tout nouveau soucis
écologique. Mais ce "soucis" est-t-il
sincère tant que la valeur virile de
compétition règne ? Et avec elle, dans son
sillage, l'entropie de destruction ?
C'est en tout cas bien, dans une optique de
"croissance" qu'il faut voir l'oeuvre de la Lune Noire
qui a pour impératif de "faire grandir"
l'être en son intimité. En rappelant, qu'en
elle se joue aussi la dialectique nature et culture.
Et il s'agit de "grandir en Amour" en sublimant
l'état de manque propre à l'incarnation et
en transmutant tout ce qui a fait chuter l'homme dans son
aspiration à sa réalisation ultime.
Il y a bien entendu une "génèse"
à ce mal premier perpétué et
"rejoué" dans les temps et les diverses
incarnations, jusqu'à pervertir le chemin de
l'homme vers la lumière et lui faire chercher des
extases douteuses dans lesquelles il se perd et
s'abîme toujours et davantage...
Et c'est bien dans le "trou noir"
représenté par la Lune Noire dans son
thème qu'il menace de chuter s'il ne reprend
résolument la voie de la réascension, et
ce, tout particulièrement par la lumière
qui peut éclairer son chemin et son destin, en en
comprenant, notamment, le karma et les épreuves
qui sont à surmonter/transformer.
Voilà pourquoi, la Lune Noire, comme point
fictif dépendant de l'orbite lunaire, nous parle
bien de se libérer du "cercle des
générations" maintenant l'homme dans un
état infantile, prisonnier d'une "matrice" le
conduisant à rejouer perpétuellement un
même mal premier, dont le mythe de "l'Eternel
Retour" se fait écho.
Bien qu'évoquant un "absolu", un "interdit" il
serait parfaitement puéril de penser que cet
état de maturité intérieure, -
pourtant seul garant d'un "monde meilleur"- reste
inacessible à l'Homme. Bien au contraire, il
semble que le 3ème millénaire lui ouvre
toute grande les portes menant sur ce chemin via un
retour à l'équilibre du féminin et
du masculin.
Et c'est dans une féminité assumant la
responsabilité d'élever l'homme à
l'âge adulte -comme une mère digne- que ce
chemin s'ouvre. Il convient sans doute pour cela
qu'elle-même accepte de couper le cordon qui la
relie à sa propre mère pour se concevoir
dans une maternité plus spirituelle et affranchie
des besoins archaïques et primaires puisque de fait,
la culture a permis d'en maîtriser les
impératifs premiers.
Ne reste pour l'homme et pour la femme qu'à
intérioriser ces progrès extérieurs
d'une dualité parvenue à un progrès
de civilisation...
Il va de soi, alors que dépassant la seule
psychologie des profondeurs, la Lune Noire est
essentiellement métaphysique si l'on s'en tient
à la définition qu'en donne
Wikipédia, "Elle a aussi pour objet d'expliquer la
nature ultime de l'être, du monde, de l'univers et
de notre interaction avec cet univers". La
préposition "meta" signifiant tout à la
fois : « au milieu, parmi, avec, entre,
après" et "physique" étant relatif à
la "nature". Or, "être partout dans les temps" est
bien un attribut du divin. Renouer avec sa dimension
refoulée revient donc bien à renouer avec
son omnipotence et se donner les moyens de la
considérer consciemment à l'oeuvre dans nos
profondeurs...
Laurence LARZUL - 22 mars 2008 -
Une photo de Laurence LARZUL, auteur de Comprendre la
Lune Noire, en pleine "gestation" du livre, quelques
trois ou quatre ans avant sa première parution en
1991, à son retour de Saturne, à 29
ans.
Même en mimant l'exhibionnisme : "noir c'est
noir ..." pour qui n'éclaire pas le sujet...
Une photo de Laurence LARZUL, auteur de Comprendre la
Lune Noire, en pleine "gestation" du livre, quelques
trois ou quatre ans avant sa première parution en
1991, au retour de Saturne, à ses 29 ans.
Même en mimant l'exhibionnisme : "noir c'est
noir..." pour qui n'éclaire pas le sujet...
* Notons qu'ayant spontanément associé
la Lune Noire à un "travail alchimique"
s'opérant dans les profondeurs de l'être,
j'ignorais que le glyphe de la Lune Noire (un croissant
de Lune sur la croix de la matière) était
répertorié en alchimie et associé
à "Lune veneris", ce qui signifie : Lune de Venus.
On peut y voir le symbole d'une certaine "mémoire
amoureuse...".
je précise que l'étude alchimie n'a
à mes yeux aucun intérêt depuis que
Jung en a magistralement extrait la substantifique
moëlle via l'ensemble de son oeuvre sur la
compréhension de la psyché humaine, mettant
ainsi "ses secrets" à portée de celui qui
cherche son propre "trésor".
Après Jung, il n'y a à mon sens plus
rien à dire sur l'Alchimie. Jung l'a
"parachevée". Si cette science traditionnelle doit
avoir une "continuation", c'est via le décodage
biologique, c'est à dire la compréhension
de l'oeuvre de l'Esprit sur la matière...
Carl Gustav Jung, disciple dissident de Sigmund Freud
et père de la psychologie des profondeurs, est
connu pour avoir relié les catégories
traditionnelles de l'alchimie (Principes,
opérations) aux processus psychiques, par
définition inconscients.
Le Grand Oeuvre préfigurant le chemin de
développement de l'âme humaine au sein des
mondes de matière, l'œuvre alchimique est
inséparable de la propre transmutation de
l'opérant. Selon les principes de la table
d'émeraude, ce que l'on modifie a l'exterieur
modifie l'interieur et ce qui change le microcosme
modifie aussi le macrocosme (et inversement). L'alchimie
devient, dans cette optique, une discipline de travail
interieur, d'extraction et de sublimation des mercure,
soufre et sel pour les réunir et que
l'opérant lui même devienne cette pierre
philosophale (permettant aux autres âmes de devenir
" de l'or ", symbôle de l'esprit accomplit) et cet
élixir de longue vie...
Notons que par conséquent que l'astrologue
d'obédience jungienne est donc
nécessairement doublé d'un "alchimiste"
selon la saine évolution des sciences
ésotériques traditionnelles telles que nous
les comprenons au XXIème siècle...
Voir en référence ce texte sur "le songe
de poliphile"
http://hdelboy.club.fr/hypnerotomachie.html
** En savoir plus sur Aleister
Crowley
** *Le sujet reste d'autant plus "obscur" dans son
ouvrage que bien que la parution date de 2000, il semble
ignorer tout à fait l'existence de mon travail sur
le sujet puisque nulle mention n'en est faite dans la
bibliographie alors qu'il était "sur le
marché" depuis 9 ans déjà en 2000
!
**** Et pour finir d'en finir avec le mythe Lilith,
saluons le courage révolté de Pierre
Jovanovic qui vient de faire paraître un livre
édifiant remettant en question l'existence
même d'un quelconque Adam (il ne précise pas
ce que devient de ce fait cette fameuse "première
femme", Lilith, mais on pourra en déduire la vaste
supercherie qui en découle concernant ces
histoires à "dormir debout"...) Un pavé
dans la mare où il revient sur le texte
"fondateur" de la Génèse biblique, dont il
démontre qu'il s'agit d'un pur et simple plagiat
de textes sumériens antérieurs. Ouf ! Il
était temps de le dire ! Cette assertion
étant largement référencée et
documentée par les recherches universitaires.
On peut écouter son interview sur le lien
suivant : http://www.lejardindeslivres.fr/mp3/interview-jovanovic.mp3
Et acheter son livre : "Le
Mensonge Universel" - Pierre Jovanovic - Le Jardin des
Livres. Plus d'info : http://www.lejardindeslivres.fr/mensonge.htm
Notons que la "revisitation" des textes fondateurs de
notre culture judeo-chrétienne va bien dans le
sens du "Cinquième Age" des prophéties Maya
qui commencera, selon leur datation, en 2012. Sur tout ce
que l'on peut lire sur le sujet "2012", cette
compréhension/interprétation, qui
émane de Carlos Barrios, chamane érudit
oeuvrant à la préservation de la culture
Maya au Guatemala, me semble la plus sagace . Selon leur
culture : "... le Premier Age, commencé il y a
plus de vingt mille ans, a été
dominé par l'énergie femelle et lié
à l'élément feu. Le Deuxième
Age était placé sous le signe de
l'énergie mâle et lié à
l'élément terre. Le Troisième,
à l'énergie femelle et à
l'élément air. Le Quatrième, que
nous allons achever était dominé par
l'énergie mâle et lié à
l'élément eau. Le 21/12/12, nous entrerons
dans le Cinquième Age, où l'énergie
sera équilibrée entre mâle et
femelle. Lié à l'élément
éther, cette nouvelle ère apportera une
sagesse plus subtile" (p 57 de l'ouvrage "Apocalypse
2012" Lawrence E. Joseph - Edition Michel Lafon). On voit
d'ailleurs que cette tradition chamanique Maya, loin de
tout ésotérisme alchimique tel que nous le
connaissons en occident, évoque néanmoins
une évolution mondiale de même nature que le
travail "alchimique", puisque nous sommes là dans
les "fondements" religieux du monde et de "l'Ame du
Monde".
Parmi les ouvrages les plus "éclairants" sur le
mythe de Lilith, citons :
Réponse à Job, de C.G.
Jung, Edition Buchet/Chastel, ou des pages lui sont
consacrée dans un propos plus vaste
consacré à "l'existence du mal" et les
sources du concept de "Salut" dans la tradition
chrétienne et biblique.
L'ouvrage plus récent de Pascale
Auraix-Jonchière, Lilith, avatars et
métamorphoses d'un mythe entre romantisme et
décadence, Presses universitaires Blaise
Pascal, Paris, 2002. Collection Cahiers romantiques,
(ISBN 2-84516-210-3), est aussi intéressant afin
de suivre la prégnance de ce mythe tardif sur les
esprits et sa trame historique.
BIBLIOGRAPHIE
Je précise que cette bibliographie sur le sujet
se veut exhaustive mais ne représente en aucun cas
une "recommandation" pour l'ensemble de ces ouvrages,
certains ne présentant aucun intérêt.
Je ne voudrai pas que le lecteur y voit une incitation
à leur lecture. Sauf à avoir, comme moi,
l'intention de cerner tant les lumières que les
obscurités qui sont associés au
symbole.
Lilith, le Second satellite de la Terre - J.
Desmoulins et Robert Ambelain - Editions Niclaus -
1937.
Traité d'astrologie rationnelle - Don Neroman -
Edition la Table d'Emeraude - 1983.
La Lune Noire ou l'axe métaphysique de
l'astrologie - Georges Ruchet - Editions Dervy - octobre
1985 -réédition août 2002.
Le Retour de Lilith, la Lune Noire - Joëlle de
Gravelaine - Editions l'Espace Bleu. 1985
La Lune Noire, interprétation complète
de Lilith - Jacques Coutela, préfacé par
Denis Labouré - Editions Tredaniel - 1987.
La Lune Noire, un monde interdit - Jacqueline
Aimé - Editions du Rocher. Juin 1991.
Comprendre la Lune Noire - Laurence Larzul -
1ère édition juin 1991 et 2ème
édition revue et corrigée chez de Vecchi
1996 - 3ème réedition revue chez Jacques
Grancher, Septembre 2002
La Lune Noire et les Destins de Venus - Philippe
Granger - Editions du Rocher - 1993.
Les Noeuds Lunaires et la Lune Noire en astrologie -
Marie Thérèse des Longchamps - Editions
Lanore - août 1997.
Lumineuse Lilith - la lumière cachée de
l'Esprit - G. Gérard - Gandalf Editions
Lune Noire et Réincarnation - Josepha - Ed.
Safran. Janvier 1998.
Soleil et Lune Noire - Hadès - Ed.
Bussière - 1999
La Lune Noire. Vers l'Autonomie de l'Etre - Marc
Beriault -Editions du Rocher - mars 2000. Première
parution : Lorsque la Lune Noire se lève - 1995 -
Editions Shanti.
"Lilith, La Lune Noire", un dossier agencé par
Daniel GIRAUD - collectif - Editions les Gouttelettes de
Rosée - 2000.
La Lune Noire, un Vertige Absolu : l'inaccessible
étoile - Luc Bigé, édition Janus.
2004
Lune Noire - Dautremont Millat - Editions
traditionnelle - 2004
Lune Noire, Interprète du Noeud Originel -
Renée Leboeuf- Ed. Dervy - Janvier 2005
Tous les logiciels donnent à présent la
position de la Lune Noire, bien qu'il y ait encore
débat concernant sa position vraie, moyenne ou
corrigée. Ceci, en raison de l'excessive variation
de l'orbite de la Lune à laquelle est
attaché le calcul de la position de la Lune
Noire.
Citons toutefois les premiers
éphémérides situant la Lune Noire
:
"Tables du noeud lunaire, de Lilith et du soleil noir"
- Max Duval et Jean Marc Font - Dervy livres.
La Lune Noire - Ephéméride 1880 - 2020 -
Edition le Méridien
Ephémérides de la Lune Noire 1910 - 2010
- Francis Santoni, Editions Saint Michel Aureas.
"Comprendre
la Lune Noire"
Juin 91 - 3ème
édition augmentée septembre 2002 - Ed.
Grancher -- 18 Euros
Cet ouvrage constitue un
traité complet sur le sujet fascinant de la Lune
Noire. L'approche astronomique, symbolique et pratique
permet d'appréhender ce point fictif de votre
thème, révélateur très
souvent d'un noeud psychologique susceptible de bloquer
toutes les énergies du thème.
L'étudier et la comprendre est donc indispensable
à une bonne maîtrise de votre
destinée. Vous trouverez dans cet ouvrage
:
- l'interprétation
de sa position dans le thème natal (en signe et
en maison, en aspect aux planètes et aux noeuds
lunaires)
- l'interprétation
de ses transits en maison, sur les planètes et
les noeuds lunaires du thème
- l'interprétation
de son impact en comparaison de
thème
- l'interprétation
de ses transits en signes en astrologie
mondiale
- L'initiation de la Lune
Noire